1) Horreur ! Malheur ! Le tax-shit déclare la guerre aux mots en « eur »… Mais attention, pas à tous !
Après l’intensification de la chasse aux chômeurs, Charlot a décidé de s’en prendre
aux buveurs, aux fumeurs, aux chauffeurs, aux livreurs, aux
auteurs, dessinateurs et autres créateurs, ainsi qu’à diverses catégories de
consommateurs (forcés).
On imagine déjà le fils Michel nous faire prochainement une de
ces sorties dont il a le secret pour nous dire qu’il ne ménagera pas les détenteurs de plusieurs percolateurs ou les
férus d’ordinateurs... C’est qu’on
en viendrait presque à penser que le champion de la cours de récré est
humoriste à ses heures !
Mais ce n’est pas tout : le gouvernement nous signale
également qu’un régime spécifique est prévu pour statuer sur le sort des fraudeurs : les plus gros d’entre eux pourront
en effet bénéficier d’une nouvelle amnistie fiscale et ne plus être inquiétés,
même pour des millions détournés. Attention, cependant ! S’ils
recommencent à être méchants, ils perdront la nationalité belge à laquelle ils
tiennent certainement beaucoup…
En effet, le truc le plus élémentaire du métier consiste à
changer de pays dès qu’on est démasqué, à transférer tous ses comptes ailleurs et
à recommencer…
Gageons également que les nationalités monégasque,
liechtensteinoise ou, sans aller jusque-là, luxembourgeoise présentent pour
cette gente-là un attrait plus important.
Ben quoi, avoir une nationalité dans laquelle on entend les
mots « luxe » et « bourgeois », ça en jette quand même pas
mal, non ?
Vous l’avez compris : certains seront épargnés par le
régime de terreur envers les mots en
« eur ».
Ainsi, si vous êtes un menteur, un manipulateur un arnaqueur ou un vrai profiteur, vous ne devez absolument pas avoir
peur…
2) Le tax-shit augmente la TVA sur
l’électricité mais les entreprises seront épargnées...
Encore une
fois, la rage taxatoire ne vise pas tout le monde.
Non
seulement, Charlot va réduire les cotisations sociales des entreprises de 8% -
du jamais vu – mais en plus il va leur épargner certaines mesures qui ne
viseront que les ménages. Ainsi en
est-il de la hausse de la TVA sur l’électricité.
Voyons comment. Quand tu es
"patron", que tu sois Norbert le sympathique libraire ou un harceleur minable comme Mittal,
tu disposes forcément d’un numéro de TVA à ton nom ou à celui de ta société.
Ce numéro
permet de récupérer la TVA sur les biens et les services payés. Alors bien sûr,
il faut d’un autre côté la restituer à l’Etat quand elle est perçue sur un bien
ou un service fourni par l’entreprise. Il n’empêche : les sociétés et les
patrons ont droit à une sorte de compensation, pour laquelle le citoyen lambda
peut aller se brosser – ou se faire voir en Grèce.
Donc, la TVA
pourrait encore passer à 30% que ce seraient les ménages qui en subiraient l’essentiel
du coût.
« Ouais,
mais en matière d’électricité, on reviendra juste à la situation d’il y a
quelques années » me dira-t-on.
Sauf que
non. La baisse de la TVA avait été votée sous la précédente législature pour
rééquilibrer un peu la facture après la flambée des prix de l’énergie. C’était
une nécessité et comme on dit « Nécessité fait loi. » Apparemment,
pas pour Charlot.
C’était
pourtant pas « l’heure du bon sens » avec le MR ?
3) L’Augmentation de la
« TVA » peut être traduite par « Encore plus de Triple Vol Autorisé ».
Là, accrochez-vous bien. Je vais devoir vous faire une petite
démonstration. Le genre de truc qui tient de la logique pure mais que vos cours
de sciences éco ne vous auront pas appris. On y va !
Alors, pour commencer, si vous avez un emploi – ou que vous
en avez eu un – vous avez certainement capté que la plupart du temps, si on
vous engage et qu’on vous garde, c’est parce que vous créez plus de valeur que
vous ne coûtez d’argent à l’entreprise.
En fait, vous percevez une partie seulement de la valeur que
vous créez, sous la forme d’un salaire et « d’avantages » divers et
variés. Ça, c’est le « premier
vol » que vous subissez ! Il est inscrit dans la nature même du capitalisme.
Ensuite, quand le système fait de vous, travailleur, un
consommateur parmi d’autres, vous payez cette fameuse « Taxe sur la valeur
ajoutée » sur les biens et les services que vous achetez.
Or, qui l’a produite cette valeur ? Des gens qui travaillent. Pas comme Charlot
et ses amis. Non, des gens qui travaillent dans les industries capitalistes
sous des conditions parfois pénibles.
Donc, non seulement vous ne bénéficiez pas entièrement de la
valeur que vous créez mais en plus, on peut vous la faire payer plus d’une fois.
Ça, c’est le « deuxième vol » rendu possible
par l’existence de la TVA !
Au final, vous débourserez une somme exorbitante pour une
marchandise ou un service qui en vaut rarement plus du quart, en termes de
valeur réelle. Ça, c’est le troisième vol que chaque consommateur subit.
Vous comprenez maintenant pourquoi la TVA est l’une des
formes d’impôt les plus injustes qu’il soit ?
Et Charlot et sa bande, eux, ne trouvent rien de mieux que
d’augmenter ce triple vol autorisé !
4) Les « 100€ de plus par mois
pour les bas et moyens salaires » sera peut-être élue « Promesse non
tenue du siècle ».
En effet ! Annoncer ça, c’est digne d’une promesse électorale
d’un parti populiste qui ratisse encore plus large que la NV-A.
Mettre concrètement en œuvre une réforme fiscale de cet ordre,
par contre, c’est plus compliqué.
La Belgique, avec son nombre de niveaux de pouvoir digne d’un
hachis-parmentier de compétition, est pleinement exposée « à l’effet
papillon ». Bouger une seule variable du calcul de l’impôt, c’est influer
sur le fonctionnement – et l’équilibre – entier du pays.
Difficile que cela mette tout le monde d’accord… Surtout
quand on avait promis de ne pas faire de communautaire !
5) Charlot et son équipe ne savent pas
ce que sont « Les bas et moyens salaires » puisque leur promesse vise
les salaires compris entre 2000€ et 2400€ brut par mois.
Les médias dominants aiment vous parler en termes de salaire brut pour
vous donner l’illusion que vous êtes mieux loti que vous ne le pensez.
Entre 2000€ et 2400€ brut par mois signifie concrètement un salaire net de 1400€ à 2050€ sur votre compte. (Le premier montant concerne une personne isolée sans enfant à charge avec un salaire brut de 2000€, le second une personne ayant plus de trois enfants à charge ou des enfants handicapés et touchant 2400€ brut par mois…)
Entre 2000€ et 2400€ brut par mois signifie concrètement un salaire net de 1400€ à 2050€ sur votre compte. (Le premier montant concerne une personne isolée sans enfant à charge avec un salaire brut de 2000€, le second une personne ayant plus de trois enfants à charge ou des enfants handicapés et touchant 2400€ brut par mois…)
Pour Charlot et sa bande, il existerait donc une classe de pauvres et une
prétendue classe moyenne que l’on retrouverait dans cette fine tranche de
revenus-là.
Vous en conviendrez : considérer que les « bas et moyens
salaires » se contiennent entre ces
montants-là, c’est peut-être l’aspect le plus ridicule du tax shit, le type
même d’élément qui nous montre que ni Charlot ni sa bande de politiciens
bourgeois ne savent de quoi ils parlent quand ils évoquent « les bas et
moyens salaires ».
Elio était borgne, Charlot, lui est complètement aveugle. Il ne sait sans doute pas que des gens qui ont son niveau d’étude gagnent parfois moins de 1400€ net, tout simplement
parce qu’ils ont pris le taf qu’ils trouvaient, pour subvenir à leur existence
et/ou à celle de leur famille. Il ne sait certainement pas non plus qu’en-dessous
d’eux, il y a encore des intérimaires corvéables à merci pour 1500 à 1800€ brut
par mois. Ils ne font pas partie des bas salaires tous ceux-là ? Apparemment non, puisqu'ils ne bénéficieraient pas de la dite mesure des "100€ de plus en salaire poche".
Sinon, que dire encore d’une personne célibataire et sans enfants à
charge qui touche 2500€ brut par mois (et donc concrètement 1700€ net dans son
portefeuille). Peut-on la qualifier de « riche » à une époque où
un loyer pour un simple appartement sur la capitale avoisine les 1000€ par mois ?
Charles Michel nous apprend pourtant qu’elle ne ferait pas partie des « bas et moyens salaires ».
6) Quand bien même cette augmentation de
100€ par mois aurait lieu pour un faible pourcentage de salariés, c’est au
final eux qui la paieraient !
En fait, le gouvernement utilise une formule trompeuse. Ce dont il parle,
ce n’est pas d’augmenter réellement votre salaire « le net et le brut » mais
bien d’augmenter seulement le net, le brut restant inchangé.
Ce seront autant d’euros qui n’iront pas dans les caisses des services
publics. Dès lors, tout va augmenter : les hôpitaux, l’école soi-disant
gratuite, les transports en commun, …
Donc ce que certains gagneront d’un côté, tout le monde le perdra de l’autre.
7)
Des idées piquées à la droite radicale américaine.
Si vous
m’avez lu attentivement, vous devez comprendre la logique de Charlot :
financer la réduction des cotisations sociales des entreprises par des taxes
supplémentaires sur la consommation. Ainsi, les pauvres écrasés par le poids
des mille et une taxes qui grèvent la vie quotidienne contribueront à alléger « le
lourd fardeau des entreprises ».
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tout impôt autre que la TVA est en fait une des mesures prônées par le Parti
libertarien, une nouvelle formation dans le paysage politique belge directement
inspirée par l’idéologie « lbertarienne » en vogue aux Etats-Unis.
Ces dernières
années ont en effet vu, Outre-Atlantique, l’émergence des « Tea Party ». Vous savez, ces groupes d’ultra-conservateurs qui veulent renouer avec l’Amérique
des pionniers quitte à aller loin dans l’absurde. Ils se sont ainsi distingués
en comparant Obama à Hitler, quand le président américain a tenté de mettre en
place un rudiment de sécurité sociale pour les soins de santé...
On sait en
tout cas que c’est le rêve de cette droite radicale-là : un système où les
pauvres contribueraient à financer un Etat réduit à son rôle de gendarme plutôt
qu’à cotiser pour des services publiques dont ils pourraient aussi bénéficier.
Avec ce« tax
shit », Charlot et sa bande pas très nette de flamingants austères
prouvent juste qu’ils font un pas dans cette direction-là. A nous maintenant de faire en sorte que la route pour eux soit longue et qu'ils se crashent au premier tournant.
Superbe et si vrai !
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