dimanche 13 mars 2016

Lettre à Charlot premier

Cher Charles Michel, premier ministre de Belgique,
J'apprends que tu as réagi avec emportement parce qu'un jeune homme pauvre t'as virtuellement - et fort anecdotiquement - traité de "trou du cul" : tu as fait descendre une cellule spéciale de flics depuis Bruxelles pour lui foutre les jetons, ça a fait le tour de la presse et je ne pense pas que ce sera bon pour ta côte de popularité.
Tu as raison, Charles : tu n'es pas un trou du cul. Un trou du cul, c'est utile : c'est par là qu'on expulse la merde. Si nous n'en étions pas pourvu, nous finirions sans doute par gonfler au point d'exploser, un peu comme ces centrales nucléaires crasseuses qui menacent tes concitoyens ; un peu aussi comme ces dirigeants de grandes entreprises, ces propriétaires de parcs immobiliers entiers devant qui tu tires ta révérence, sans oublier tous ces grands fraudeurs fiscaux qui seront amnistiés.
Quand tout ça pétera, ça fera à nouveau des dégâts, ce que tu appelles chichement le "trou budgétaire" et qui est en fait un gouffre immense et immonde, bien pire que n'importe quel trou du cul, même celui d'un type en phase terminale d'un cancer des intestins (et qui ne sait peut-être plus se soigner par la faute de ton amie, Maggie). Pour combler ce gouffre qui sent le soufre, on prendra à nouveau chez les petites gens, ceux qui se laissent faire, ceux qui doivent faire toujours plus pour obtenir toujours moins. La NV-A l'a annoncé : on bouchera le trou budgétaire en pompant encore plus la sécu. Comment veux-tu, cher Charles, qu'on ait pas envie de se laisser aller à quelques commentaires désobligeants à ton égard face à cette réalité-là ?
Parce que tu n'es pas un trou du cul, tu es pire que ça : tu es celui qui nous fait avaler n'importe quoi et à cause de qui on en chie !
Tu es tel un Ronald Mac Donald qui vend sa saloperie au prix fort et salue la foule avec un sourire idiot pour se faire bien voir. Mais dans la foule, il y a des gens qui savent ce que tu es vraiment, Charles, des gens qui pensent que tu es un petit joueur, une sorte de comptable grippé qui n'a pas la carrure d'un chef d'État et qui doit sa place à son ascendance.
En vérité, Charles, tu es semblable à ces gamins un peu minables qui ne parviennent pas à se faire respecter dans la cours de récré et qui en tabassent d'autres pour être en bon rapport avec les caïds en culotte courte. Ne mens pas : on voit tous ta façon de trembler face à un certain Bart. D'ailleurs, ça en serait presque drôle dans une situation où la vie de tes concitoyens ne serait pas en jeu. Là, hélas, ça fait plutôt pitié.
Le gars que tu as traîné devant les flics aurait perdu son job à cause de ta politique. Déverser des insultes sous un article de presse, c'est peut-être tout ce qu'il lui reste comme moyen d'expression, même si ce n'est pas très reluisant. Que crois-tu que tu vas lui donner envie de faire en l'assignant chez les flics ? De te respecter ? Parce que toi, tu respectes la population ? Parce que toi, tu ne lui as pas menti pour avoir le pouvoir ?
Va-t-in t'chire, boyard !
Un trou du cul, parmi des centaines de milliers d'autres, et qui en a marre d'en chier.



2 commentaires:

  1. Mais la descente de police a eu lieu pour la menace "tu vas le payer", et non pour l'insulte... (enfin, dans les deux cas c'est disproportionné, on est bien d'accord)

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