Les
attaques barbares qui ont touché Paris ce vendredi 13 novembre ont rappelé aux citoyens européens que l'horreur pouvait
aussi frapper à leur porte.
Nous
ne devons pourtant pas céder au règne de la terreur que l'on voudrait nous imposer. Que nous soyons dominés par nos
émotions au point d'agir de manière irraisonnée, c'est exactement
ce que veulent les terroristes. Leur but n'est pas uniquement de
déstabiliser des États ou ce qu'il en reste. Leur volonté est
d'instiller le plus irrépressible effroi en chacun de nous.
Les
terroristes trouvent ainsi des alliés objectifs dans les rangs de
l'extrême-droite occidentale qui se plaît à amplifier encore plus
la xénophobie ambiante en relayant des fausses rumeurs voire en
perpétrant elle-même des actes de délinquance1
afin de faire grimper
le sentiment d'insécurité et de pouvoir par la suite en tirer parti
à des fins électorales. Nous le voyons : l'extrême-droite et
le djihadisme visent une même situation, celle de la guerre de tous
contre tous.
Nous
ne devons pas nous abandonner à de telles tendances de repli, même
si le monde politique, la sphère médiatique et la société civile
glissent toujours plus vers la droite. L'Histoire nous a déjà
montré à plusieurs reprises que la majorité n'avait pas toujours
raison.
S'il
nous faut résister à la haine, nous avons aussi le devoir de
réfléchir tous ensemble et de comprendre pourquoi le monde est
devenu un si sinistre brasier.
Je
fais partie de ceux qui considèrent que l'on a tous un rôle à
jouer, aussi minime soit-il. J'imagine que vous connaissez tous la
fable amérindienne du colibri dans laquelle des animaux puissants et
imposants se moquent du minuscule oiseau qui transporte dans son bec
une goutte d'eau pour faire sa part dans la lutte contre l'incendie
qui ravage la forêt. Ces animaux dédaigneux, ce sont certains
dirigeants passés et actuels. L'incendie, c'est l'obscurantisme et
la haine. Le colibri, c'est nous.
J'ai
donc voulu lister un ensemble de petites choses que nous pouvons tous
faire sur les réseaux sociaux pour lutter contre le brasier de la
haine qui enflamme notre société. Cette liste est loin d'être
exhaustive ! Elle sera mise à jour fréquemment. J'ai, parmi
mes contacts, des humanistes qui ont décidé de quitter
momentanément les réseaux sociaux pour ne pas devoir subir un flux
d'informations haineuses à chaque connexion. On peut les comprendre
mais en même temps, nous ne pouvons pas abandonner Internet aux
extrémistes. N'oublions pas que la toile fut d'ailleurs le moyen
privilégié par les djihadistes pour recruter leurs candidats au
suicide.
Je
fais donc appel à mes lecteurs et à l'intelligence collective pour
nourrir la liste ci-dessous. Selon vos désirs, votre nom ou un
pseudo peut être indiqué après l'idée soumise lorsqu'elle sera
publiée sur ce blog.
Que
puis-je faire pour ne pas alimenter le brasier de la haine sur
les réseaux sociaux ?
-
Exprimez
votre soutien à tous les peuples victimes d'attaques terroristes.
Ce n'est pas parce que ça se passe loin de chez vous que c'est moins
grave ou que les victimes ne méritent pas votre compassion. Les
réseaux sociaux permettent de faire circuler une image ou un statut
à travers le monde entier. Si les victimes trouvent une attention à
leur égard qui émanent de nous, elles sauront que le reste du monde
ne les oublie pas et vous en serez grandi. De plus, cela évitera de
contribuer au ressentiment des populations meurtries.
Les
djihadistes sont organisés internationalement. Les défenseurs de
l'humanité contre la barbarie doivent donc prendre en compte ce qui
se passe partout dans le monde.
-
Si un
de vos contacts dérape
sous l'emprise de l'émotion, en faisant par exemple des amalgames
douteux alors que cela ne lui était jamais arrivé auparavant :
tentez dans un premier temps de le raisonner en restant calme. La
personne qui s'exprime avec le plus d'égards pour l'autre et en se
basant sur des arguments rationnels paraît plus facilement avoir
raison aux yeux de ceux qui lisent le fil de discussion.
Si
le ton monte malgré tout et que votre contact en vient aux insultes,
expliquez-lui que susciter la haine et le manque de réflexion, c'est
exactement ce que recherchent les terroristes.
Si
votre contact persiste, virez-le de votre liste. Vous perdrez moins
votre temps en le consacrant à quelqu'un qui peut encore être
raisonné.
-
Si un
de vos contacts lance un appel à la haine raciale,
au lynchage des musulmans, s'il fait l'apologie du régime nazi et
des camps de concentration en évoquant la question des réfugiés,
rappelez-lui, articles de loi à l'appui, que cela constitue un
délit. Ensuite, signalez l'appel à la haine et virez-le de votre
liste d'amis.
-
Face à
une personne qui prétend qu'un musulman est un terroriste potentiel,
invitez-le à prendre connaissance du communiqué de Daesh. Il suffit
d'en lire quelques lignes pour se convaincre qu'on n'a moins affaire
à des croyants qu'à un réseau de psychopathes qui détournent
maladroitement les sourates du Coran pour tenter de justifier les
atrocités qu'ils perpétuent.
-
Soyez
critique mais pensez aussi à diffuser des messages universels et
positifs.
Diffuser les marques de soutien aux victimes émanant de la
communauté musulmane, des réfugiés et des pays non-occidentaux.
-
N'oubliez
pas de rire, c'est essentiel.
Quand ce climat tendu vous éreinte, diffusez des plaisanteries qui
procèdent d'un humour sain (comique de situation, contrepèterie,
jeux de mots,...). Évitez ce qui procède par préjugés.
-
Si
vous voulez approfondir une discussion avec un contact, proposez-lui
d'aller prendre un verre.
Rester enfermé alimente la peur.
-
Ne pas
diffuser de lien sans avoir vérifié ses sources
afin de ne pas donner de l'écho aux hoax et autres fausses rumeurs
créés par les milieux conspirationnistes et par l'extrême-droite.
Ils se multiplient toujours dès qu'un drame de cette ampleur
survient et leurs auteurs sont de plus en plus doués pour leur
donner un cachet d'authenticité.
- À vous de jouer !
1
Adrien Desport, un
ex-responsable du Front National, est par exemple écroué depuis
plusieurs mois pour avoir incendié volontairement des voitures avec
de jeunes frontistes.
Plop. Ton article fait passablement écho au mien, sur le même sujet...
RépondreSupprimerhttps://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2015/11/15/paris-13-novembre-et-maintenant-quest-ce-quon-peut-faire/
Merci Florian, tu es un merveilleux colibri ! :-)
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