mercredi 11 novembre 2015

Le jour de l'Armistice, je rends hommage à Arthur Legrand

Aujourd'hui, nous fêtons l'armistice du 11 novembre 1918 entre l'Allemagne et les Alliés qui laissa entrevoir la fin de la Première Guerre mondiale.

Par contre, nous n'aurons jamais droit à un jour de congé pour fêter la fin de la Seconde Guerre mondiale qui marque pourtant la victoire de la Résistance sur le fascisme et le nazisme.

C'est d'autant plus regrettable que l'extrême-droite s'est à nouveau hissée au cœur du pouvoir. Pensons ne fût-ce qu'au passé trouble de certains membres du gouvernement belge, des accointances qu'ils ont conservées, des discours de haine qu'ils ont tenus, des politiques ignobles qu'ils ont voulu ou ont réussi à mettre en place. Nous devrions nous souvenir des luttes passées de nos parents, grands-parents et arrières-grands-parents et dénoncer avec force chaque nouvelle manifestation de l'extrémisme de droite.

Alors que j'ai entamé un voyage qui m'amène à sillonner les campagnes de France, je ne peux m'empêcher d'avoir en ce jour de commémorations une pensée émue pour mon arrière-grand-père que l'on appelait tous « Bon Papa Arthur » tant sa bonté se lisait dans son regard. Cet homme, d'un courage exemplaire, n'a pas accepté que la Belgique capitule face aux nazis. Il n'a pas accepté la trahison des hommes politiques de l'époque. Il est parti pour la France et a pris le maquis. Il en est revenu plus fort et plus vivant que jamais.

Bon Papa, je ne t'ai connu que lorsque j'étais enfant et pourtant, je me souviendrai toujours de toi. Je n'oublierai jamais ces moments en octobre où tu me faisais la courte échelle, dans ton verger, pour que je cueille des pommes et des poires. Je me souviendrai de ta voiture que tu mettais gentiment à disposition de mon père qui n'avait pas les moyens de s'en payer une. Je n'oublierai pas non plus ces moments silencieux où tu veillais ton épouse alors allongée nuit et jour, en proie à cette terrible maladie qu'est la sclérose en plaques. Tu l'a veillée jusqu'au dernier jour, avant de t'éteindre toi.

Tu as été un résistant, un héros, un homme exemplaire qui n'a jamais accepté de renier ses valeurs et ses convictions. Tu fus aussi une personne particulièrement clairvoyante qui nous mettait déjà en garde contre l'extrémisme des flamingants et contre les trahisons du PS.

J'aurais aimé être en Belgique le 1er novembre pour aller fleurir ta tombe. Je ne t'oublierai jamais. Dans les moments plus durs, là où l'ignorance et les horreurs du monde me font perdre tout espoir, je me promets de penser à toi. J'espère pouvoir prétendre un jour à ce que mon combat pour la liberté s'inspire du tien.

C'est d'ailleurs en ta mémoire que je vais très prochainement dénoncer ce que j'ai vu et vécu à l'Office des Étrangers entre 2009 et 2011. Je n'ai plus peur de rien maintenant que j'ai choisi la liberté.



4 commentaires:

  1. très bel hommage à ton arrière-grand-père, et super de dénoncer les inégalités et crapuleries d'aujourd'hui !

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  2. Quand j'étais jeune, le 8 mai était un jour de congé dans les écoles et les administrations.
    C'est dans les années 80 et quelques, sous Wilfrid Martens, que cela a changé...

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    1. Et en France, c'est toujours un jour férié, tu verras.....

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  3. Un hommage très touchant Florian, Pascale et moi l'avons bcp apprécié.
    Thierry

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