samedi 12 septembre 2015

Un bout de soirée au camping convivial du parc maximilien. Bienvenue dans le vrai monde !

Hier, après ma journée de travail, j'ai passé un moment au camp de réfugiés du parc maximilien, en plein coeur de Bruxelles. Je n'avais pas un grand détour à faire et puis, je voulais comprendre ce qu'il s'y passe vraiment. Parce que la question des réfugiés est devenu le sujet d'actualité qui préoccupe le plus les belges mais que pour beaucoup, cet intérêt cache un ramassis de peurs, de préjugés et de manque de connaissances, que ce soit des procédures d'asile ou de savoirs géopolitiques permettant de cerner le désastre syrien. Hélas, la plupart des médias sont comme ces belges et, loin de les informer pour que la peur laisse place à une analyse rationnelle de la situation, ils agissent comme un miroir déformant qui non seulement reflète les inquiétudes mais en plus les amplifient en les légitimant. A l'ignorance, un seul remède : la connaissance du terrain.  

Je suis donc venu, j'ai vu et j'ai retenu.

Une image souvent donnée par certains médias est celle d'un camping bordélique et insalubre où il se passerait n'importe quoi, une zone d'illégalité dans laquelle des "migrants" - même plus des réfugiés ! -  tendent la main à des bénévoles complètement dépassés. Une horreur en plein Bruxelles que des politiciens-chevaliers-blancs se donneraient pour mission d'évacuer, notamment dans le bien des réfugiés eux-mêmes qui craindraient quelques gouttes de pluie belge après avoir fui les bombes...

Tout cela est profondément ridicule !

Je ne sais pas de quel campement on parle mais ça n'a rien avoir avec celui que j'ai visité...

Première impression une fois arrivé sur les lieux : l'étonnement face à une telle propreté et un tel ordre alors qu'on parle de plusieurs centaines de personnes concentrées dans un parc dépourvu de commodités. Deuxième étonnement : le fait qu'un climat fraternel et bon enfant, presque festif, puisse régner dans une si grande promiscuité, surtout s'agissant de personnes qui ont vécu l'enfer et sont là avec leurs craintes et leurs traumatismes. Or, beaucoup de gens croisés là-bas avaient le sourire.  J'ai même vu des réfugiés syriens se prêter au jeu des photos-souvenirs avec des touristes anglaises qui passaient par là. Certains jouaient de la musique. D'autres faisaient à manger avec les moyens du bord pour leurs semblables. Une personne avec un accent assez prononcé apprenait des mots de français à d'autres qui s'étaient installées autour d'elle.





Bon, je ne suis peut-être pas resté assez longtemps sur les lieux pour y déceler des tensions éventuelles, la bonne dose de souffrance qu'il doit y subsister, la pénibilité de certaines tâches et peut-être le ras-le-bol subséquent, mais on ne peut nier qu'il y a énormément de bonne volonté de la part des réfugiés, qu'ils respectent parfaitement le parc qui les accueille et qu'ils sont très reconnaissants de tous ceux qui les aident.

Et si vous ne me croyez pas et que la situation vous intéresse, bougez-vous, ouvrez vos yeux et allez sur place. Vous verrez la situation d'une autre manière. Parce que ceux qui crient aux barbares et aux envahisseurs derrière leurs écrans, je ne sais pas dans quel monde ils vivent mais en tout cas, ce n'est plus le nôtre et ce monde-là est bien triste et bien sordide !


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