mardi 28 juillet 2015

7 choses à savoir sur "le tax-shit" de Charles Michel



1)  Horreur ! Malheur ! Le tax-shit déclare la guerre aux mots en « eur »… Mais attention, pas à tous !

Après l’intensification de la chasse aux chômeurs, Charlot a décidé de s’en prendre aux buveurs, aux fumeurs, aux chauffeurs, aux livreurs, aux auteurs, dessinateurs et autres créateurs, ainsi qu’à diverses catégories de consommateurs (forcés). 

On imagine déjà le fils Michel nous faire prochainement une de ces sorties dont il a le secret pour nous dire qu’il ne ménagera pas les détenteurs de plusieurs percolateurs ou les férus d’ordinateurs... C’est qu’on en viendrait presque à penser que le champion de la cours de récré est humoriste à ses heures !  

Mais ce n’est pas tout : le gouvernement nous signale également qu’un régime spécifique est prévu pour statuer sur le sort des fraudeurs : les plus gros d’entre eux pourront en effet bénéficier d’une nouvelle amnistie fiscale et ne plus être inquiétés, même pour des millions détournés. Attention, cependant ! S’ils recommencent à être méchants, ils perdront la nationalité belge à laquelle ils tiennent certainement beaucoup…
En effet, le truc le plus élémentaire du métier consiste à changer de pays dès qu’on est démasqué, à transférer tous ses comptes ailleurs et à recommencer…

Gageons également que les nationalités monégasque, liechtensteinoise ou, sans aller jusque-là, luxembourgeoise présentent pour cette gente-là un attrait plus important.
 Ben quoi, avoir une nationalité dans laquelle on entend les mots « luxe » et « bourgeois », ça en jette quand même pas mal, non ?

Vous l’avez compris : certains seront épargnés par le régime de terreur envers les mots en « eur ».
Ainsi, si vous êtes un menteur, un manipulateur un arnaqueur ou un vrai profiteur, vous ne devez absolument pas avoir peur


   2) Le tax-shit augmente la TVA sur l’électricité mais les entreprises seront épargnées...

Encore une fois, la rage taxatoire ne vise pas tout le monde.

Non seulement, Charlot va réduire les cotisations sociales des entreprises de 8% - du jamais vu – mais en plus il va leur épargner certaines mesures qui ne viseront que les ménages. Ainsi en est-il de la hausse de la TVA sur l’électricité.

Voyons comment. Quand tu es "patron", que tu sois Norbert le sympathique libraire ou un harceleur minable comme Mittal, tu disposes forcément d’un numéro de TVA à ton nom ou à celui de ta société.
Ce numéro permet de récupérer la TVA sur les biens et les services payés. Alors bien sûr, il faut d’un autre côté la restituer à l’Etat quand elle est perçue sur un bien ou un service fourni par l’entreprise. Il n’empêche : les sociétés et les patrons ont droit à une sorte de compensation, pour laquelle le citoyen lambda peut aller se brosser – ou se faire voir en Grèce.
Donc, la TVA pourrait encore passer à 30% que ce seraient les ménages qui en subiraient l’essentiel du coût.    

« Ouais, mais en matière d’électricité, on reviendra juste à la situation d’il y a quelques années » me dira-t-on.
Sauf que non. La baisse de la TVA avait été votée sous la précédente législature pour rééquilibrer un peu la facture après la flambée des prix de l’énergie. C’était une nécessité et comme on dit « Nécessité fait loi. » Apparemment, pas pour Charlot.

C’était pourtant pas « l’heure du bon sens » avec le MR ?

   3)  L’Augmentation de la « TVA » peut être traduite par « Encore plus de Triple Vol Autorisé ».

Là, accrochez-vous bien.   Je vais devoir vous faire une petite démonstration. Le genre de truc qui tient de la logique pure mais que vos cours de sciences éco ne vous auront pas appris. On y va !

Alors, pour commencer, si vous avez un emploi – ou que vous en avez eu un – vous avez certainement capté que la plupart du temps, si on vous engage et qu’on vous garde, c’est parce que vous créez plus de valeur que vous ne coûtez d’argent à l’entreprise.
En fait, vous percevez une partie seulement de la valeur que vous créez, sous la forme d’un salaire et « d’avantages » divers et variés.  Ça, c’est le « premier vol » que vous subissez ! Il est inscrit dans la nature même du capitalisme.  

Ensuite, quand le système fait de vous, travailleur, un consommateur parmi d’autres, vous payez cette fameuse « Taxe sur la valeur ajoutée » sur les biens et les services que vous achetez.
Or, qui l’a produite cette valeur ?  Des gens qui travaillent. Pas comme Charlot et ses amis. Non, des gens qui travaillent dans les industries capitalistes sous des conditions parfois pénibles.
Donc, non seulement vous ne bénéficiez pas entièrement de la valeur que vous créez mais en plus, on peut vous la faire payer plus d’une fois.  Ça, c’est le  « deuxième vol » rendu possible par l’existence de la TVA !

Au final, vous débourserez une somme exorbitante pour une marchandise ou un service qui en vaut rarement plus du quart, en termes de valeur réelle.  Ça, c’est le troisième vol que chaque consommateur subit.

Vous comprenez maintenant pourquoi la TVA est l’une des formes d’impôt les plus injustes qu’il soit ?
Et Charlot et sa bande, eux, ne trouvent rien de mieux que d’augmenter ce triple vol autorisé !  

   4)  Les « 100€ de plus par mois pour les bas et moyens salaires » sera peut-être élue « Promesse non tenue du siècle ».

En effet ! Annoncer ça, c’est digne d’une promesse électorale d’un parti populiste qui ratisse encore plus large que la NV-A.
Mettre concrètement en œuvre une réforme fiscale de cet ordre, par contre, c’est plus compliqué.

La Belgique, avec son nombre de niveaux de pouvoir digne d’un hachis-parmentier de compétition, est pleinement exposée « à l’effet papillon ». Bouger une seule variable du calcul de l’impôt, c’est influer sur le fonctionnement – et l’équilibre – entier du pays.

Difficile que cela mette tout le monde d’accord… Surtout quand on avait promis de ne pas faire de communautaire !

   5)  Charlot et son équipe ne savent pas ce que sont « Les bas et moyens salaires » puisque leur promesse vise les salaires compris entre 2000€  et 2400€ brut par mois.

Les médias dominants aiment vous parler en termes de salaire brut pour vous donner l’illusion que vous êtes mieux loti que vous ne le pensez.
Entre 2000€ et 2400€ brut par mois signifie concrètement un salaire net de 1400€ à 2050€ sur votre compte. (Le premier montant concerne une personne isolée sans enfant à charge avec un salaire brut de 2000€, le second une personne ayant plus de trois enfants à charge ou des enfants handicapés et touchant 2400€ brut par mois…)

Pour Charlot et sa bande, il existerait donc une classe de pauvres et une prétendue classe moyenne que l’on retrouverait dans cette fine tranche de revenus-là.
Vous en conviendrez : considérer que les « bas et moyens salaires »  se contiennent entre ces montants-là, c’est peut-être l’aspect le plus ridicule du tax shit, le type même d’élément qui nous montre que ni Charlot ni sa bande de politiciens bourgeois ne savent de quoi ils parlent quand ils évoquent « les bas et moyens salaires ».

Elio était borgne, Charlot, lui est complètement aveugle. Il ne sait sans doute pas que des gens qui ont son niveau d’étude gagnent parfois moins de 1400€ net, tout simplement parce qu’ils ont pris le taf qu’ils trouvaient, pour subvenir à leur existence et/ou à celle de leur famille. Il ne sait certainement pas non plus qu’en-dessous d’eux, il y a encore des intérimaires corvéables à merci pour 1500 à 1800€ brut par mois. Ils ne font pas partie des bas salaires tous ceux-là ? Apparemment non, puisqu'ils ne bénéficieraient pas de la dite mesure des "100€ de plus en salaire poche". 

Sinon, que dire encore d’une personne célibataire et sans enfants à charge qui touche 2500€ brut par mois (et donc concrètement 1700€ net dans son portefeuille). Peut-on la qualifier de « riche » à une époque où un loyer pour un simple appartement sur la capitale avoisine les 1000€ par mois ?  

Charles Michel nous apprend pourtant qu’elle ne ferait pas partie des « bas et moyens salaires ».


   6)  Quand bien même cette augmentation de 100€ par mois aurait lieu pour un faible pourcentage de salariés, c’est au final eux qui la paieraient !

En fait, le gouvernement utilise une formule trompeuse. Ce dont il parle, ce n’est pas d’augmenter réellement votre salaire « le net et le brut » mais bien d’augmenter seulement le net, le brut restant inchangé.

Ce seront autant d’euros qui n’iront pas dans les caisses des services publics. Dès lors, tout va augmenter : les hôpitaux, l’école soi-disant gratuite, les transports en commun, …

Donc ce que certains gagneront d’un côté, tout le monde le perdra de l’autre.



   7)  Des idées piquées à la droite radicale américaine.

Si vous m’avez lu attentivement, vous devez comprendre la logique de Charlot : financer la réduction des cotisations sociales des entreprises par des taxes supplémentaires sur la consommation. Ainsi, les pauvres écrasés par le poids des mille et une taxes qui grèvent la vie quotidienne contribueront à alléger « le lourd fardeau des entreprises ».

Supprimer tout impôt autre que la TVA est en fait une des mesures prônées par le Parti libertarien, une nouvelle formation dans le paysage politique belge directement inspirée par l’idéologie « lbertarienne » en vogue aux Etats-Unis.
Ces dernières années ont en effet vu, Outre-Atlantique, l’émergence des « Tea Party ». Vous savez, ces groupes d’ultra-conservateurs qui veulent renouer avec l’Amérique des pionniers quitte à aller loin dans l’absurde. Ils se sont ainsi distingués en comparant Obama à Hitler, quand le président américain a tenté de mettre en place un rudiment de sécurité sociale pour les soins de santé...

On sait en tout cas que c’est le rêve de cette droite radicale-là : un système où les pauvres contribueraient à financer un Etat réduit à son rôle de gendarme plutôt qu’à cotiser pour des services publiques dont ils pourraient aussi bénéficier.

Avec ce« tax shit », Charlot et sa bande pas très nette de flamingants austères prouvent juste qu’ils font un pas dans cette direction-là. A nous maintenant de faire en sorte que la route pour eux soit longue et qu'ils se crashent au premier tournant.




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