Hier, la récréation sonnait à nouveau après un long silence.
A peine remis d’avoir une nouvelle fois été dégoûté des
différentes sagas de l’été, vous avez
peut-être sillonné les rayons de ces temples de la culture que sont les supermarchés
– ou même les magasins de meubles façons IKEA ou les grandes chaînes d’électros
telles que Média Markt - pour voir quels produits consommables la rentrée littéraire
vous réservait cette année...
A une époque où bafouer le droit des lecteurs ne coûte rien –
tandis que porter atteinte au droit d’auteur peut valoir très cher – je me suis
dit qu’il serait plaisant de vous résumer ci-dessous l’intégralité du dernier
Nothomb qui compte 134 pages en police 14 avec double interligne et marges de
3,5 cm, c’est-à-dire un livre qui compte en réalité 75 pages et … qui vous est
vendu comme un roman.
Voici donc ce que j’en ai retenu en le feuilletant :
Chapitre 1
Page 2 : C
Page 3 : E
Chapitre 2
Page 5 : L
Page 6 : I
Page 7 : V
Page 8 : R
Page 9 : E
Chapitre 3
Page 11 : E
Page 12 : S
Page 13 : T
Chapitre 4
Page 15 : E
Page 16 : C
Page 17 : R
Page 18 : I
Page 19 : T
Chapitre 5
Page 21 : P
Page 22 : A
Page 23 : R
Chapitre 6
Page 25 : A
Page 26 : M
Page 27 : E
Page 28 : E
Page 29 : L
Page 30 : I
Page 31 : E
Chapitre 7
Page 33 : N
Page 34 : O
Page 35 : T
Page 36 : H
Page 37 : O
Page 38 : M
Page 39 : B
FIN
Eh oui, je trolle…
Mais plus les années passent et moins il m’est possible de
prendre la rentrée littéraire au sérieux. D’ailleurs, pour le bien des lettres,
il me semble que pareille fête commerciale devrait être abolie afin qu’Amélie
et les autres puissent avoir un peu plus le temps d’écrire un roman digne de ce
nom… s’ils en ont la possibilité et l’envie bien sûr !
En attendant, si vous voulez vous mettre du texte sous la
dent, vous pouvez vous procurer le Même Pas Peur n°3 spécial rentrée quand vous
passerez chez votre libraire. Ses
fondateurs, les éditeurs Jean-Philippe Querton (Cactus Inébranlables) et
Etienne Van Den Dooren (Edition du Basson) y flinguent d’ailleurs le concept de rentrée
littéraire. Egalement au programme : un édito flamboyant du dessinateur
Burion, entre constats lucides sur l’école d’aujourd’hui et perspectives
humanistes mais aussi un an d’intérim raconté avec franchise par un professeur,
une interview décapante de Paul Magnette – un homme qu’il est bon de
chatouiller - ainsi qu’une autre d’un
agent de Fedasil pour y voir plus clair sur la crise des migrants dans ce
climat puant de droitisation extrême de l’opinion publique, entetenu par une certaine presse. Bref, ces 20 pages
sont riches d’indignations, de réflexions, de souvenirs, de fous-rires comme d’amertume
mais aussi – et c’est peut-être là l’essentiel – d’une volonté d’élever le
débat sur différents enjeux de société importants.
Si vous voulez rencontrer quelques agitateurs mêmepaspeuriens et débattre avec eux, les portes du Coin aux étoiles - Rue Notre-Dame n°79 à Mons - vous seront d'ailleurs grandes ouvertes ce samedi 19 septembre à 18h.
Puis, si les auteurs belges vous intéressent vraiment, vous
pouvez vous tenir informés de l’affaire Patrick Lowie, écrivain et éditeur condamné
à payer plus de 15 000€ pour avoir posté un lien sur facebook qui renvoyait ses
lecteurs vers le texte d’un livre qui selon lui le diffamait. Il a perdu en appel de
cette décision mais est décidé à aller plus loin. Une affaire qui a quelque
forts relents idéologiques quand on s’y penche de plus près…
Elle pourrait aussi faire école en matière de décisions
judiciaires relatives aux réseaux sociaux. J’y vois en outre un combat entre les
droits d’un auteur d’une part et le droit d’auteur de l’autre ou encore entre
la propreté intellectuelle et la propriété intellectuelle. Bref, beaucoup d’enjeux
intéressants autour de ce chemin de croix imposé à un auteur.
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