dimanche 13 septembre 2015

Un dimanche de septembre à Eliopolis...


Se lever. Entendre un bruit. Voir une épaisse brochure tomber dans sa boîte aux lettres revêtue du logo "PS" avec deux gosses blancs souriants et l'annonce suivante "Nos réalisations 2012-2015".

L'ouvrir. Apercevoir la tête de Di Rupo en page 1 ainsi que l'affirmation suivante dès l'entame du mot d'intro: le but de la ville est d'attirer les investisseurs afin d'offrir les perspectives d'un avenir meilleur pour tous.

Jeter le torchon du parti "de gauche", dégoûté de sa droitisation toujours plus extrême et décomplexée.

Faire quelques courses. Croiser des mecs avec un chasuble PS et un charriot ridicule.

Rentrer au bercail. Découvrir une deuxième brochure dans sa boîte aux lettres. Se dire : "Aucun scrupule à gaspiller l'argent du contribuable"

Aller nager l'après-midi. Pour la première fois depuis un bail. Parce que la "piscine des montois", construite notamment parce que les montois devaient "se taper 3,5 km jusque Cuesmes pou' aller nager" a été établie à... 3,5 km du centre ville, quelque part entre Nimy et Ghlin, dans une zone pas facile d'accès quand on n'a ni voiture ni temps libre, faute de moyens.

Se dire qu'on peut détourner la navette de Mons 2015 qui relie le parking de délestage situé dans les parages de la piscine à la place du parc pour marcher un peu moins sous la pluie.

Surprendre le chauffeur en train de lire un bouquin tellement il s'emmerde : il y a beau avoir des navettes toutes les 8 minutes, même le dimanche, elles ne peuvent pas partir... parce qu'il n'y a personne pour embarquer !

Monter à bord. Constater que le chauffeur est soulagé de pouvoir enfin exercer la mission pour laquelle il est payé.

Atteindre le fameux parking. Voir qu'il est totalement vide et que d'autres navettes attendent en vain des visiteurs. Apprendre que c'est souvent comme ça.

Se rappeler que ce parking à coûté plus de 2,5 millions d'euros payés à la firme Gobert dans laquelle quelques politiciens du coin ont leurs intérêts. Savoir que l'achat a été monnayé pour 4 fois le prix normal du terrain !

Penser à toutes ces lignes de bus supprimées dans le Borinage alors que tant de petites gens les empruntent, faute de capacité financière suffisante pour se payer une voiture.

Se remémorer la volonté de Di Rupo "d'attirer les investisseurs".

Penser une fois de plus "Tu n'es qu'un sale type aux gants de velours !". Se rappeler toutes ces nouvelles taxes entrées en vigueur. Se demander où il ira encore chercher les 1236€ pour payer le précompte immobilier majoré de sa modeste maison délabrée afin de financer MONS 2015. Espérer de tout coeur la chute de ce pâle Néron en fin de règne en 2018...
 
                                                                      

samedi 12 septembre 2015

Un bout de soirée au camping convivial du parc maximilien. Bienvenue dans le vrai monde !

Hier, après ma journée de travail, j'ai passé un moment au camp de réfugiés du parc maximilien, en plein coeur de Bruxelles. Je n'avais pas un grand détour à faire et puis, je voulais comprendre ce qu'il s'y passe vraiment. Parce que la question des réfugiés est devenu le sujet d'actualité qui préoccupe le plus les belges mais que pour beaucoup, cet intérêt cache un ramassis de peurs, de préjugés et de manque de connaissances, que ce soit des procédures d'asile ou de savoirs géopolitiques permettant de cerner le désastre syrien. Hélas, la plupart des médias sont comme ces belges et, loin de les informer pour que la peur laisse place à une analyse rationnelle de la situation, ils agissent comme un miroir déformant qui non seulement reflète les inquiétudes mais en plus les amplifient en les légitimant. A l'ignorance, un seul remède : la connaissance du terrain.  

Je suis donc venu, j'ai vu et j'ai retenu.

Une image souvent donnée par certains médias est celle d'un camping bordélique et insalubre où il se passerait n'importe quoi, une zone d'illégalité dans laquelle des "migrants" - même plus des réfugiés ! -  tendent la main à des bénévoles complètement dépassés. Une horreur en plein Bruxelles que des politiciens-chevaliers-blancs se donneraient pour mission d'évacuer, notamment dans le bien des réfugiés eux-mêmes qui craindraient quelques gouttes de pluie belge après avoir fui les bombes...

Tout cela est profondément ridicule !

Je ne sais pas de quel campement on parle mais ça n'a rien avoir avec celui que j'ai visité...

Première impression une fois arrivé sur les lieux : l'étonnement face à une telle propreté et un tel ordre alors qu'on parle de plusieurs centaines de personnes concentrées dans un parc dépourvu de commodités. Deuxième étonnement : le fait qu'un climat fraternel et bon enfant, presque festif, puisse régner dans une si grande promiscuité, surtout s'agissant de personnes qui ont vécu l'enfer et sont là avec leurs craintes et leurs traumatismes. Or, beaucoup de gens croisés là-bas avaient le sourire.  J'ai même vu des réfugiés syriens se prêter au jeu des photos-souvenirs avec des touristes anglaises qui passaient par là. Certains jouaient de la musique. D'autres faisaient à manger avec les moyens du bord pour leurs semblables. Une personne avec un accent assez prononcé apprenait des mots de français à d'autres qui s'étaient installées autour d'elle.





Bon, je ne suis peut-être pas resté assez longtemps sur les lieux pour y déceler des tensions éventuelles, la bonne dose de souffrance qu'il doit y subsister, la pénibilité de certaines tâches et peut-être le ras-le-bol subséquent, mais on ne peut nier qu'il y a énormément de bonne volonté de la part des réfugiés, qu'ils respectent parfaitement le parc qui les accueille et qu'ils sont très reconnaissants de tous ceux qui les aident.

Et si vous ne me croyez pas et que la situation vous intéresse, bougez-vous, ouvrez vos yeux et allez sur place. Vous verrez la situation d'une autre manière. Parce que ceux qui crient aux barbares et aux envahisseurs derrière leurs écrans, je ne sais pas dans quel monde ils vivent mais en tout cas, ce n'est plus le nôtre et ce monde-là est bien triste et bien sordide !


mercredi 2 septembre 2015

Rentrée "littéraire" 2015 : défendons le droit des lecteurs !


Hier, la récréation sonnait à nouveau après un long silence.
A peine remis d’avoir une nouvelle fois été dégoûté des différentes sagas de l’été,  vous avez peut-être sillonné les rayons de ces temples de la culture que sont les supermarchés – ou même les magasins de meubles façons IKEA ou les grandes chaînes d’électros telles que Média Markt - pour voir quels produits consommables la rentrée littéraire vous réservait cette année... 

A une époque où bafouer le droit des lecteurs ne coûte rien – tandis que porter atteinte au droit d’auteur peut valoir très cher – je me suis dit qu’il serait plaisant de vous résumer ci-dessous l’intégralité du dernier Nothomb qui compte 134 pages en police 14 avec double interligne et marges de 3,5 cm, c’est-à-dire un livre qui compte en réalité 75 pages et … qui vous est vendu comme un roman.
Voici donc ce que j’en ai retenu en le feuilletant :


Chapitre 1
Page 2 : C
Page 3 : E

Chapitre 2
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Page 7 : V
Page 8 : R
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Chapitre 3
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Page 13 : T

Chapitre 4
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Page 16 : C
Page 17 : R
Page 18 : I
Page 19 : T

Chapitre 5
Page 21 : P
Page 22 : A
Page 23 : R

Chapitre 6
Page 25 : A
Page 26 : M
Page 27 : E
Page 28 : E
Page 29 : L
Page 30 : I
Page 31 : E

Chapitre 7
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Page 34 : O
Page 35 : T
Page 36 : H
Page 37 : O
Page 38 : M
Page 39 : B

FIN

Eh oui, je  trolle…
Mais plus les années passent et moins il m’est possible de prendre la rentrée littéraire au sérieux. D’ailleurs, pour le bien des lettres, il me semble que pareille fête commerciale devrait être abolie afin qu’Amélie et les autres puissent avoir un peu plus le temps d’écrire un roman digne de ce nom… s’ils en ont la possibilité et l’envie bien sûr ! 

En attendant, si vous voulez vous mettre du texte sous la dent, vous pouvez vous procurer le Même Pas Peur n°3 spécial rentrée quand vous passerez chez votre libraire. Ses fondateurs, les éditeurs Jean-Philippe Querton (Cactus Inébranlables) et Etienne Van Den Dooren (Edition du Basson) y flinguent d’ailleurs le concept de rentrée littéraire. Egalement au programme : un édito flamboyant du dessinateur Burion, entre constats lucides sur l’école d’aujourd’hui et perspectives humanistes mais aussi un an d’intérim raconté avec franchise par un professeur, une interview décapante de Paul Magnette – un homme qu’il est bon de chatouiller -  ainsi qu’une autre d’un agent de Fedasil pour y voir plus clair sur la crise des migrants dans ce climat puant de droitisation extrême de l’opinion publique, entetenu par une certaine presse. Bref, ces 20 pages sont riches d’indignations, de réflexions, de souvenirs, de fous-rires comme d’amertume mais aussi – et c’est peut-être là l’essentiel – d’une volonté d’élever le débat sur différents enjeux de société importants. 

Si vous voulez rencontrer quelques agitateurs mêmepaspeuriens et débattre avec eux, les portes du Coin aux étoiles - Rue Notre-Dame n°79 à Mons - vous seront d'ailleurs grandes ouvertes ce samedi 19 septembre à 18h.



Puis, si les auteurs belges vous intéressent vraiment, vous pouvez vous tenir informés de l’affaire Patrick Lowie, écrivain et éditeur condamné à payer plus de 15 000€ pour avoir posté un lien sur facebook qui renvoyait ses lecteurs vers le texte d’un livre qui selon lui le diffamait. Il a perdu en appel de cette décision mais est décidé à aller plus loin. Une affaire qui a quelque forts relents idéologiques quand on s’y penche de plus près…
Elle pourrait aussi faire école en matière de décisions judiciaires relatives aux réseaux sociaux. J’y vois en outre un combat entre les droits d’un auteur d’une part et le droit d’auteur de l’autre ou encore entre la propreté intellectuelle et la propriété intellectuelle. Bref, beaucoup d’enjeux intéressants autour de ce chemin de croix imposé à un auteur.